Rousse ou les beaux habitants de l’ Univers
Denis Infante
aux éditions Tristam, 132 pages
Rousse a grandi dans le bois de Chet, le lieu étant devenu inhospitalier elle le quitte et prend la route. Débute alors le voyage poétique, le conte et les rencontres.
Plus aucun homme, plus aucune âme ne viendra perturber cet univers .
Quatrième de couverture
Sur une terre que l’homme semble avoir désertée, où l’eau est devenue rarissime, tous les vivants - « mobiles autant qu’immobiles » - souffrent de la soif. Les végétaux dépérissent. Les animaux aquatiques aussi, pris au piège de l’évaporation de leurs demeures. Au retour de leurs longs périples, les oiseaux migrateurs n’apportent pas de bonnes nouvelles : partout la sécheresse sévit.
« Quelques-uns pourtant avaient osé, s’étaient décidés pour une des quatre directions, par choix ou guidés par pur hasard, et s’étaient mis en marche, droit devant. Rousse était de ceux-là. »
Ainsi commence ce bref roman, porté par une langue au ras du réel, de la conscience et des sensations de Rousse, une jeune renarde. Son histoire possède la clarté d’une fable et la puissance d’une odyssée. Le chapitre où Rousse découvre une trace de l’existence passée des hommes – l’incompréhensible carlingue d’un avion de ligne écrasé au sol – est inoubliable. Tout comme sont inoubliables les scènes où elle chemine et dialogue avec un vieux corbeau très sage, du nom de Noirciel.
L’exergue, emprunté à Jean Giono, dit tout de l’ambition poétique et métaphysique de ce roman splendide : « Dans tous les livres actuels on donne à mon avis une trop grande place aux êtres mesquins et l’on néglige de nous faire percevoir le halètement des beaux habitants de l’univers. »
Rousse était jeune renarde à robe flamboyante, dont beauté et finesse d’esprit attiraient de nombreux soupirants, mais Rousse tous refusait, utilisant griffes et dents, fuite ou combat si nécessaire, dissuadant d’insister mâles plus tenaces. Rousse était libre et solitaire et tenait à le rester.