Le Paquebot
Pierre Assouline
Aux éditions Gallimard. Collection Blanche, 416 pages
« Avoir l’horizon pour seule perspective ».
Le George Philippar est un paquebot flambant neuf, tout juste sorti du chantier naval de Saint-Nazaire luxueux dans la démesure, il doit rallier le Japon. À son bord beaucoup de notables en villégiature, une croisière cosmopolite somme toute banale, hormis quelques petits incidents techniques, des petits soucis d’électricité, rien de plus. La figure de Proue, si j’ose dire, le personnage principal de ce roman est un homme, Jacques-Marie Bauer, libraire de son état, qui parcourt le monde à la recherche de textes originaux. Par son œil aiguisé et avisé nous faisons la connaissance de certains passagers qu’il s’amuse à travestir en Knock pour l’un, La Verdurin pour une autre et toute une palette de personnages romanesques.
Cependant, nous sommes en 1932, et dans le fumoir première classe, les discussions politiques vont « bon train » autour de l’ascension d’un certain Hitler. Le voyage jusqu’à Yokohama se déroule au rythme de vie mondain des passagers. Pour son retour à Marseille, un hôte de marque monte à bord, suscitant la curiosité de notre libraire, Albert Londres. Hélas, de nouveaux incidents techniques sont aussi du voyage…
« Les récits de grandes traversées sont le fait de voyageurs de première classe, éventuellement d’ecclésiastiques en seconde, mais rarement de passagers de troisième, émigrants démunis ou soldats du rang. Ils ont d’autre soucis » page 113
Présentation éditeur
Février 1932. Jacques-Marie Bauer, libraire spécialisé en ouvrages de bibliophilie, s’embarque à Marseille sur le Georges Philippar, un paquebot flambant neuf en route vers le Japon. Nouant des liens avec les autres passagers — le commandant Pressagny et sa petite-fille, l’assureur Hercule Martin, le pianiste russe Sokolowski, ou encore la séduisante Anaïs Modet-Delacourt —, il demeure mystérieux sur le motif de son voyage. Lorsque entrent en scène des Allemands, des camps ennemis se forment au sein de cette petite société cosmopolite : l’ascension d’Hitler divise l’assemblée. Aux sombres rumeurs du monde fait écho, sur le bateau, une suite d’avaries techniques inquiétantes…
À travers l’histoire épique et dramatique de cette croisière pendant laquelle le grand reporter Albert Londres trouva la mort, c’est le naufrage de l’Europe que Pierre Assouline retrace en un tableau saisissant.