« De beaux lendemains » de Russell Banks,
Aux éditions Actes Sud, collection Babel
traduit de l’anglais (États-Unis) par Christine Le Bœuf, 336 pages
Une lecture glaçante…
Au nord de l’état de New-York, par une froide matinée d’hiver, moins dix-sept degrés, pourtant la neige commence à tomber, Dolores Driscoll conduit son bus de ramassage scolaire. Toujours ponctuelle, toujours aimable, ce parcours elle le connaît par cœur. Sur la route de Marlowe, en direction du bourg, elle a tendance à rouler à bonne allure, cinquante, cinquante-cinq miles, pas plus, rien d’illégal, c’est la partie la plus agréable de son trajet. C’est alors qu’elle aperçoit une ombre sur la route, elle braque, écrasant du pied la pédale de frein, et là le bus fait une embardée. Le monde de Dolores et de cette petite bourgade va basculer…
Les récits de cette matinée et les points de vues sur l’accident se recoupent, les protagonistes victimes, coupables, témoins relatent les faits, ce qu’ils savent ou croient savoir. La vie de cette bourgade est scrutée, disséquée, les langues se délient, rien ne sera plus jamais comme avant…
Présentation éditeur
L’existence d’une bourgade au nord de l’état de New York a été bouleversée par l’accident d’un bus de ramassage scolaire, dans lequel ont péri de nombreux enfants du lieu.
Les réactions de la petite communauté sont rapportées par les récits de quatre acteurs principaux. Il y a d’abord Dolorès Driscoll, la conductrice du bus scolaire accidenté, femme solide et généreuse, sûre de ses compétences et de sa prudence, choquée par cette catastrophe qui ne pouvait pas lui arriver, à elle. Vient Billy Ansel, le père inconsolable de deux des enfants morts. Ensuite, Mitchell Stephens, un avocat new-yorkais qui se venge des douleurs de la vie en poursuivant avec une hargne passionnée les éventuels responsables de l’accident. Et enfin Nicole Burnell, la plus jolie (et la plus gentille) fille de la bourgade, adolescente promise à tous les succès, qui a perdu l’usage de ses jambes et découvre ses parents grâce à une lucidité chèrement payée.
Ces quatre voix font connaître les habitants du village, leur douleur, et ressassent la question lancinante — qui est responsable ? — avec cette étonnante capacité qu’a Russell Banks de se mettre intimement dans la peau de ses personnages.