Le Pavillon des combattantes
Emma Donoghue
Traduit de l’anglais (Irlande) par Valérie Bourgeois
Aux éditions Presses de la Cité, 336 pages
En 1918, en Irlande, la femme pouvait voter pour les membres du Parlement si elle était âgée de plus de 30 ans, si elle était propriétaire de sa maison ou si elle occupait un logement dont le loyer dépassait 5 livres.
Julia Powers est une infirmière de trente ans encore célibataire. Entourée de bonnes sœurs peu avenantes, elle a pour mission d’accompagner les parturientes atteintes de la grippe espagnole. Le manque de moyens, le dénuement des futures mères, le froid et la mort qui rode n’entament en rien son dévouement. Son travail est précieux, avec peu de moyens elle panse les plaies, accompagne, rassure. Julia est soutenue dans sa tâche par Bridie une jeune orpheline envoyée par le couvent et le docteur Lynn, irlandaise convaincue réputée anarchiste.
En ces temps de guerre, Dublin est déchirée entre l’empire britannique et la fronde indépendantiste.
Au-delà du contexte épidémique, Le Pavillon des combattantes est pour moi un roman sur la condition misérable des femmes sous la coupe de leurs maris, le poids des institutions qu’elles soient religieuses ou gouvernementales, le voile à peine levé sur ces orphelinats catholiques maltraitants et les balbutiements de la médecine obstétricale aux méthodes barbares.
Note de l’ auteure :
« J’ ai commencé à écrire Le Pavillon des combattantes en octobre 2018, inspirée par le centenaire de la grande grippe, mais alors que je venais de remettre ma dernière version à mon éditeur en mars 2020, l’épidémie de Covid-19 a tout changé… »
Présentation éditeur
En pleine pandémie de grippe espagnole, l’ancien monde est en train de s’effondrer.
À la maternité, des femmes luttent pour qu’un autre voie le jour.
1918. Trois jours à Dublin, ravagé par la guerre et une terrible épidémie. Trois jours aux côtés de Julia Power, infirmière dans un service réservé aux femmes enceintes touchées par la maladie.
Partout, la confusion règne, et le gouvernement semble impuissant à protéger sa population. À l’aube de ses 30 ans, alors qu’à l’hôpital on manque de tout, Julia se retrouve seule pour gérer ses patientes en quarantaine. Elle ne dispose que de l’aide d’une jeune orpheline bénévole, Bridie Sweeney, et des rares mais précieux conseils du Dr Kathleen Lynn – membre du Sinn Féin recherchée par la police.
Dans une salle exiguë où les âmes comme les corps sont mis à nu, toutes les trois s’acharnent dans leur défi à la mort, tandis que leurs patientes tentent de conserver les forces nécessaires pour donner la vie. Un huis clos intense et fiévreux dont Julia sortira transformée, ébranlée dans ses certitu des et ses repères.