Limon, de Didier Desbrugeres, aux éditions Gaïa, 224 pages
Quatrième de couverture
Des médailles militaires oubliées au fond d’un tiroir, ou des douilles d’obus ouvragées sur le manteau d’une cheminée, des boîtes à chaussures emplies de lettres et de visages de jeunes soldats sur lesquels on ne sait plus mettre un nom. Voilà l’écho, souvent, de la Grande Guerre.
Limon, ce sont des nouvelles qui viennent porter notre regard sur le conflit de 1914-1918 sous un éclairage diffracté, comme à travers un verre brisé, pour rendre hommage à ces hommes et ces femmes précipités dans un conflit qui n’était pas le leur.
Loin des faits d’armes et des actions héroïques, se pencher sur le quotidien, sur le front et à l’arrière, et sentir les cicatrices toujours vives, plus profondes que les sillons qui tentent depuis de les recouvrir.
Mon avis
5 nouvelles dont une donnera le titre a ce recueil.
- Connaissez-vous les » Anges Noirs »? C’est le nom que l’on donnait aux veuves qui allaient annoncer la terrible nouvelle, la mort d’un mari ou d’un fils. Ces veuves ont peu à peu remplacé le maire qui ne pouvait plus supporter cette tâche….
- Mort au champs du déshonneur est une nouvelle dérangeante, un soldat se retrouve sous les feux de son supérieur antisémite, une mort orchestrée.
- Limon, cette nouvelle est consacrée à la vie, au quotidien du soldat embourbé dans les tranchées, mais aussi à celles et ceux qui espèrent son retour.
- L’appel, des années plus tard, un industriel allemand, au volant de son bolide veut rejoindre Paris. Il traverse la Lorraine, sur l’autoroute approche de Verdun et là se souvient du boulet de canon…
- Une question se pose, que ressentent les habitants d’aujourd’hui qui vivent à proximité d’un de ces cimetières, du Chemin des Dames?
La dernière nouvelle, Rémanence, comme pour clore l’histoire traite du sujet. Un homme s’identifie à tous ces soldats, négligeant les vivants pour malgré lui, vivre et faire revivre cette période douloureuse.
C’est un bel hommage, difficile mais nécessaire.
❤️